Léonard de Vinci n’a pas inventé les offices de tourisme, David n’a jamais peint Léonidas à sa victoire d’étape aux Thermopyles, lors du premier Tour de Grèce et Caillebotte n’aurait pas réalisé Les Raboteurs de budget. Mais tous ont une nouvelle histoire qui se fonde sur celle de l’œuvre ou de l’artiste, parfois même des deux. La Cerise sur le tableau se fond autant dans mon amour de l’art que dans l’observation des visiteurs. Je suis un peu trafiquant d’art.

Que dirait le peintre en voyant les entrepôts, l’autoroute et la zone commerciale qui recouvrent son paysage ou cet avion qui passe derrière ses anges dans les nuages ? Je photographie ces tableaux, je les restaure à ma façon, convoquant l’anachronisme ou l’absurde, puis je peaufine en écrivant la véritable histoire de faux tableaux peints par de vrais artistes. Mes montages sont comme les montres, rien de plus idiot qu’une fausse Rolex qui ressemble à une vraie ! J’aime les Bolex, les Solex et les Relax. 

Mon travail est garanti sans conservateur, je suis trafiquant d’art.

Jean-Baptiste Greuze (1725-1805). Toi, tu greuzes (1804) – 49 cm x 42,8 cm, huile sur bois et pixel gras. Un travail typique de trafiquant d’art.